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Le processus de radicalisation violente

La radicalisation, c’est un processus qui comporte des étapes et des facteurs, ce qui  n’empêche pas que certains moments de ce processus peuvent apparaître comme des moments de rupture brutale. Pendant ce processus, naît la volonté de se battre en dehors des règles démocratiques (en utilisant la violence donc) ou en utilisant celles-ci (se présenter aux élections pour faire changer le système, par exemple) contre des changements de la société (des groupes d’extrême droite peuvent, par exemple, être contre l’évolution multiculturelle de nos sociétés) ou pour faire advenir des changements profonds dans nos sociétés (des mouvements écologistes radicaux peuvent, par exemple, lutter pour que la société change son rapport à l’environnement).

L’engagement dans un mouvement radical violent est avant tout un parcours très personnel, guidé par des choix subjectifs. S’il n’est pas possible d’établir un « profil type », une série de facteurs se retrouvent, dans des proportions diverses, dans les parcours de la plupart des individus touchés par ce processus.

Si beaucoup d’individus peuvent entrer dans ce schéma, seule une minorité d’entre eux adoptera une posture radicale violente. Pourquoi ?

Une première réponse peut être trouvée dans la notion de barrières morales. Celles-ci constituent les digues morales qui s’opposent à l’utilisation de la violence. Ces barrières morales sont le résultat d’un processus d’apprentissage et de socialisation au sein de toute une série d’institutions (parents, famille, école, travail, police, armée, etc.). Chez certains individus cet apprentissage a été défaillant, ce qui fragilise leur propension à recourir à la violence.

Une deuxième notion est importante pour comprendre le processus de radicalisation. C’est celle d’inconfort moral, à savoir la tension entre la situation actuelle de l’individu et la situation à laquelle il aspire.

Nous vivons tous des situations d’inconfort moral. Mais pour certains cette tension va devenir tellement forte et insupportable que le changement devient une nécessité. Celle-ci vient à son tour fragiliser les barrières morales de l’individu qui peut alors basculer dans la violence. C’est sur ce fond que certains entrent dans des processus, parfois extrêmement rapide, de radicalisation politique. Ils sont peu nombreux, mais les conséquences de ces parcours sont particulièrement graves et dangereuses.

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